La su00e9curitu00e9 est la prioritu00e9 absolue de la compagnie au00e9rienne; elle s’est donc lancu00e9e dans une vaste transformation informatique pour que ses donnu00e9es de su00e9curitu00e9 soient diffusu00e9es partout ou00f9 elles sont nu00e9cessaires — et sous la forme qui convienne le mieux u00e0 son personnel.

Chez Air Canada, la sécurité est vitale. Et pour celui qui dirige la stratégie informatique qui affecte l’indicateur de performance le plus crucial de l’entreprise, la façon dont les données de sécurité sont transmises au personnel est tout aussi vitale.
« Là où j’investis le plus clair de mon temps, c’est dans la création de diverses versions de l’information pour pouvoir en offrir différentes présentations », dit Shaul Shalev, responsable de l’analyse de la sécurité et de l’innovation chez Air Canada.
[ Read the English version: “Data analytics takes flight at Air Canada” ]
« Nous voulons que le personnel assimile l’information nécessaire sur leurs supports préférés, dit Shalev. C’est ça, le fil d’arrivée de tout ce parcours en informatique décisionnelle. »
Un décollage vers l’analyse de données
Ces innovations et toute application future seraient impossibles sans la base de données ultra- perfectionnée qui les sous-tend.
L’évolution de l’ID chez Air Canada a commencé il y a quelques années. Mission : moderniser le système de gestion de la sécurité (SGS). La compagnie aérienne, qui dessert annuellement plus de 50 millions de passagers et gérait, prépandémie, des pointes estivales atteignant 1,500 vols par jour, doit traiter un énorme flot de données. Avec l’ancien système, les employés devaient créer puis soumettre des rapports de sécurité ou de danger aux gestionnaires concernés, un processus lourd et chronophage nécessitant souvent de contacter trois ou quatre personnes pour produire un seul document.
« Nous avions des hiérarchies dans la base de données, des tableaux autoréférentiels dans ces sous-bases — bref un cauchemar du point de vue d’un développeur », explique Shalev.
Son équipe s’est alors employée à réviser l’ensemble des systèmes informatiques. « L’idée, c’était de pouvoir transmettre des données pertinentes et exploitables à nos utilisateurs — qu’il s’agisse d’agents d’embarquement ou de cadres supérieurs ».
Avec son fournisseur en SGS, Air Canada a choisi Sisense pour l’analyse de données, afin de simplifier son infrastructure informatique et créer des modèles « légers » pouvant s’adapter aux conditions toujours changeantes. L’entreprise utilise aussi l’IA pour le traitement des données et les opérations — dont la sécurité. La quantité d’informations est énorme et multisource — à partir des avions qui crachent des centaines de gigaoctets par flotte par semaine jusqu’au personnel qui produit sa multitude de rapports et autres documents.
Avant de turbopropulser sa capacité de traitement informatique, Air Canada se trouvait dans la même situation que plusieurs autres transporteurs : l’entreprise avaient besoin de personnel hautement spécialisé pour compiler les données et produire des rapports. Certains ensembles d’informations auraient pris des jours, voire des semaines, à élaborer », dit Shalev.
La transformation informatique a considérablement amélioré la vitesse de fractionnement des données, accélérant leur traitement et facilitant l’analyse de risques de l’entreprise, de même que sa capacité à identifier des tendances et communiquer l’information d’un simple clic.
« Maintenant, tout est disponible 24/7. Il suffit de se connecter, sélectionner son tableau de bord, sa montre intelligente, son téléphone cellulaire et la plateforme Alexa ou Echo pour l’interroger en temps réel. C’est cette vitesse et cette agilité que nous pouvons aujourd’hui offrir à nos utilisateurs », dit Shalev.
Laisser voler l’information
Dès le départ, l’engagement des cadres supérieurs a permis une migration en douceur vers cette nouvelle plateforme et l’adoption de techniques de pointe pour l’interroger et l’analyser. « Mais c’est la modélisation des données qui a présenté le plus grand défi.
Il a fallu traiter toutes ces informations, créer de nouveaux modèles puis connecter l’ensemble à des fonctionnalités externes comme des tableaux de bord et montres intelligentes », dit Shalev à ɫCanada, en ajoutant que le simple volume de données présentait le plus grand défi : « Si vous ne faites pas attention, vous risquez d’être rapidement submergé, de perdre le sens de la réalité, même de vous exposer à de véritables risques. »
Si Air Canada a dû suspendre la confirmation de certains de ses principes informatiques pendant la pandémie, elle cherche toujours à innover et à mieux diffuser ses données. Par exemple, les tableaux numériques ne conviennent pas à tous. Pour répondre aux préférences des utilisateurs et à leurs capacités variables de donner un sens à l’information, l’entreprise utilise divers outils de sa plateforme Sisense. Elle développe de nouvelles applications pour présenter et interagir avec les données, dont le recours à la réalité mixte permettant de faire des gestes de la main pour contrôler un globe terrestre couvert d’informations.
« Vous pouvez repérer sur cette sphère les aéroports et même les portes d’embarquement à haut risque — avec des KPI superposés. Ce style « jeu vidéo » représente la tendance actuelle », dit Shalev.
Les métadonnées portant sur le nombre d’incidents qui frappent les appareils, et les algorithmes qui relient ces dommages à certains aéroports et conditions météorologiques particulières, augmentent la compréhension de l’information ; nous pouvons ensuite la réintroduire dans l’analyse de la sécurité, dit-il.
Ces perfectionnements ont nécessité un changement d’esprit chez les employés — autant auprès de la direction, du personnel d’embarquement que des développeurs que dirige Shalev. « Nous travaillons main dans la main avec tout ce monde pour vraiment comprendre ce qu’ils veulent voir et savoir. »
Shalev fait une comparaison : donnez une feuille de papier aux gens et demandez-leur d’y dessiner ce qui leur importe le plus dans leur travail ; puis recréez ces images avec des données numériques. « Nous essayons actuellement de découvrir comment transformer ces dessins en informations exploitables dans toutes nos unités d’affaires », dit-il.
N’oubliant jamais la sécurité, Air Canada se laisse ainsi guider par les priorités et préférences de son personnel : « On peut maintenant leur présenter toutes sortes d’informations de toutes sortes de façons — et à vitesse grand V », conclut Shalev.
Traduction par Daniel Pérusse